Petite histoire courte.

Playa del Carmen, Février 2012

Moi : Buenas tardes senorita, quisiera comprar une recurdeo de Yucatan para mi novia.

Vendeuse : Si senor, habemos pendientes, tortuguitas, pyramides, et otras cosas de jade

Moi: mmm me gusta mucho este pediente, puedes llevar lo ?

Vendeuse (mettant le pendentif autour de son cou) : Si senor

Moi:  me gusta mecho, lo compra, y la tortuguita tambien. Nos mas de 70 USD

Vendeuse : 100

Moi : 8o

Vendeuse : Ven conmigo (la petite vendeuse se dirige vers sa caisse)

Moi : Estas Maya ?

Vendeuse : Mi padre solamente, mi madre esta de Guadalajara, y tu ? Quebec ?

Moi : Frances

Vendeuse : Paris, french Riviera, sarkosi (air dégoûté)

Moi : En Mayo 2012, Sarkozi no sera mas Presidente

Vendeuse : por el pueblo frances, sera bien.

Ce petit dialogue entre une femme de la rue mexicaine et un français égaré là bas en dit plus que tout article sur l’image de notre pays à l’étranger.

Une seule priorité désormais : L’abattre , le plus nettement possible.

Souvenance

Publié: 30 Mai 2011 dans Non classé

Vieille mémoire me revient des pays infidèles

J’ai en moi des lambeaux de souvenance faits d’enfants de misère, de coups d’épée, de chemins ne menant nulle part. Il y a des os poudreux essaimés sur ma route. A la pointe de mon rêve on fourbit les armes et les étalons sauvages frappent des sabots.

Je me retourne dans mon sommeil et je t’effleure femme aimée et le songe m’enveloppe comme une soierie filée dans les écheveaux de la nuit. Un ondoiement d’ébène frôle mon corps. Elle st trop belle pour être charnelle. Subtile, elle glisse entre mes mains. Luisante elle me tenaille le ventre. Versera-t-elle un jour une caresse d’eau sur mon visage durci comme une terre aride ? Trop belle elle me tenaille le ventre.

J’embrasse en vain son ombre diffuse. A tâtons mes bras enlacent des fantômes. Mes bras sont bleus d’avoir cueilli du bleu pour mes arbres de lumière. Et je dérive dans un fleuve d’or, de sable et de natron.

Ca et là, entachant l’onde, surnagent les cadavres boursouflés des hommes que j’ai tués.Ils dérivent hideusement avant de se démembrer dans des brumes tour à tour épaisses ou légères. Il est un animal sur l’autre rivage. Je l’épie, il m’épie. J’avance d’un pas, il fait de même. Il suit le cours d’eau à mon rythme mais quand je suis trop près il se dérobe (…)

Patiemment je l’apprivoise. Promènera-t-il son museau aux confins de mon haleine ? Imperceptiblement il sort du vague. Il se campe devant moi tout en raideur et frémissement. Sa tête m’apparaît familière avec ses yeux morts et vitreux de méduse.

Je m’enfonce dans ces yeux-là jusqu’à la source abîmée des larmes, jusqu’à la source des cécités qui gangrènent nos éblouissements.

Dazibao du matin: 13 mai 2011

Publié: 13 Mai 2011 dans Non classé

Boris Vian : Et l’on tuera tous les affreux. Dernier Chapitre

Il s’est arrêté, sa colère éclate d’un coup.

-Les femmes sont des sa lo pes! Vous vous cassez le cul pour vous faire des muscles, pour être un beau gars, pour avoir l’air propre, pour ne pas puer de la gueule, pour marcher  droit, pour ne pas incommoder vos voisins avec vos pieds, pour être sain et bien bâti…et le premier mal foutu qu’elles trouvent, elles lui sautent sur le râble et le violent avant même d’avoir vu qu’il a, en plus, un râtelier et les poumons en passoire. C’est dégueulasse . C’est abusif, c’est injuste, c’est immérité et c’est inadmissible…

Ne croyez pas ça, dit Gilbert.

Nous le suivons. Moi je me sens très bien. Sunday Love a dû se réveiller dans ma chambre à Los Angeles. Elle m’attend. Mona et Beryl aussi. La vie est belle

-Je suis déçu dit Mike. Ces femmes me dégoûtent, je vais me chercher un gros singe bien faisandé.

Nous arrivons sur la plage, la vedette grise du torpilleur nous attend.

-Montez dit Gilbert. Sitôt que mes hommes seront revenus nous appareillerons pour Los Angeles et là je vous promets des surprises.

Il se penche vers Mike.

-Je ne veux pas vous donner trop d’espoir mais j’ai en ce moment à ma disposition une secrétaire bossue.

Les yeux de Mike s’allument.

-Elle est bien moche ?

-Elle est ignoble ! assure Gilbert avec un grand sourire, et en plus elle a une jambe de bois.

FIN

héhé…tirez à vue, je suis sûr que ces lignes vont sous inspirer.

La mort de Cyrano

Publié: 6 Mai 2011 dans Non classé

CYRANO

Mais que diable allait-il faire,
Mais que diable allait-il faire en cette galère ?…
Philosophe, physicien,
Rimeur, bretteur, musicien,
Et voyageur aérien,
Grand risposteur du tac au tac,
Amant aussi – pas pour son bien ! –
Ci-gît Hercule-Savinien
De Cyrano de Bergerac
Qui fut tout, et qui ne fut rien.
… Mais je m’en vais, pardon, je ne peux faire attendre
Vous voyez, le rayon de lune vient me prendre !

Il est retombé assis, les pleurs de Roxane le rappellent à la réalité, il la regarde, et caressant ses voiles

Je ne veux pas que vous pleuriez moins ce charmant,
Ce bon, ce beau Christian ; mais je veux seulement
Que lorsque le grand froid aura pris mes vertèbres,
Vous donniez un sens double à ces voiles funèbres,
Et que son deuil sur vous devienne un peu mon deuil.

ROXANE
Je vous jure !..
.
CYRANO, est secoué d’un grand frisson et se lève brusquement
Pas là ! non ! pas dans ce fauteuil !
On veut s’élancer vers lui.
– Ne me soutenez pas ! – Personne !
Il va s’adosser à l’arbre.
Rien que l’arbre !
Silence.
Elle vient. Je me sens déjà botté de marbre,
– Ganté de plomb !
Il se raidit.
Oh ! mais !… puisqu’elle est en chemin,
Je l’attendrai debout,
Il tire l’épée.
Et l’épée à la main !

LE BRET
Cyrano
!
ROXANE, défaillante
Cyrano !

Tous reculent épouvantés.

CYRANO
Je crois qu’elle regarde…
Qu’elle ose regarder mon nez, cette Camarde !
Il lève son épée.
Que dites-vous ?… C’est inutile ?… Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l’espoir du succès !
Non ! non, c’est bien plus beau lorsque c’est inutile !
-Qu’est-ce que c’est que tous ceux-là !- Vous êtes mille ?
Ah ! je vous reconnais, tous mes vieux ennemis !
Le Mensonge ?
Il frappe de son épée le vide.
Tiens, tiens ! -Ha ! ha ! les Compromis,
Les Préjugés, les Lâchetés !…
Il frappe.
Que je pactise ?
Jamais, jamais ! -Ah ! te voilà, toi, la Sottise !

-Je sais bien qu’à la fin vous me mettrez à bas ;
N’importe : je me bats ! je me bats ! je me bats !
Il fait des moulinets immenses et s’arrête haletant.
Oui, vous m’arrachez tout, le laurier et la rose !
Arrachez ! Il y a malgré vous quelque chose
Que j’emporte, et ce soir, quand j’entrerai chez Dieu,
Mon salut balaiera largement le seuil bleu,
Quelque chose que sans un pli, sans une tache,
J’emporte malgré vous,
Il s’élance l’épée haute.
Et c’est…

L’épée s’échappe de ses mains, il chancelle, tombe dans les bras de Le Bret et de Ragueneau.

ROXANE, se penchant sur lui et lui baisant le front
C’est ?…

CYRANO, rouvre les yeux, la reconnaît et dit en souriant

Mon panache.

RIDEAU

CYRANO de BERGERAC,

Le Bret et le Duc de Gramont (de Guiche dans le film avec Gérard Depardieu); Acte V

LE DUC

Ah ! celui-là n’est pas parvenu ! – C’est égal,
Ne le plaignez pas trop.

LE BRET, avec un sourire amer
Monsieur le maréchal !…
LE DUC
Ne le plaignez pas trop : il a vécu sans pactes,
Libre dans sa pensée autant que dans ses actes.

LE BRET, de même
Monsieur le duc !…

LE DUC, hautainement
Je sais, oui : j’ai tout ; il n’a rien…
Mais je lui serrerais bien volontiers la main.
Saluant Roxane.
Adieu.

ROXANE
Je vous conduis.
Le duc salue Le Bret et se dirige avec Roxane vers le perron.

LE DUC, s’arrêtant, tandis qu’elle monte
Oui, parfois, je l’envie.
Voyez-vous, lorsqu’on a trop réussi sa vie,
On sent, – n’ayant rien fait, mon Dieu, de vraiment mal !
Mille petits dégoûts de soi, dont le total
Ne fait pas un remords, mais une gêne obscure ;
Et les manteaux de duc traînent dans leur fourrure,
Pendant que des grandeurs on monte les degrés,
Un bruit d’illusions sèches et de regrets,
Comme, quand vous montez lentement vers ces portes,
Votre robe de deuil traîne des feuilles mortes.

La première cérémonie des Gérard de la politique aura lieu mardi 10 mai à 20h30 au Palace et en direct sur Paris Première. Le jury est composé d’une vingtaine de personnalités dont Alain de Greef, ancien directeur des programmes de Canal+, Philippe Bouvard, animateur sur RTL, Eric Brunet, animateur sur RMC, Jean- François Probst, ancien conseiller politique, Karl Zéro, animateur sur BFM TV, Olivier Ranson, dessinateur au Parisien, Eric Naulleau, animateur sur Paris Première, Emmanuel Pierrat, avocat, ou encore Philippe Tesson, journaliste… Exceptionnellement, Paris Première sera en clair sur FREE.

Voici 10 des 23 catégories dévoilées (il faudra attendre le jourJ pour découvrir les autres) :

Gérard du mec de gauche qui a trimé vingt ans pour se constituer un capital sympathie qu’il a niqué en vingt secondes en acceptant de bosser avec Sarkozy

Bernard Kouchner : Mon choix n°2

Martin Hirsch : Mon choix personnel, parce que le connaissant plutôt bien je n’ai jamais réussi à déterminer dans son engagement avec Sarkozy où était la part de la naïveté et celle de la sincérité. C’est à regret que je le nomine parce qu’il est « sorti » avant d’être vidé, donc avec malgré tout quelque chose qui ressemble vaguement à de la conscience.

Fadela Amara

Jack Lang

Michel Rocard

Gérard du charisme

Hervé Morin

François Bayrou

François Hollande : Mon choix personnel, sans aucune difficulté et haut la main, voici l’un des ténors de la machine à perdre qu’est devenue le PS. Peut-être même fichus de rater 2012

François Fillon : Choix n°2, loin derrière

Harlem Désir

Gérard de l’idée de programme griffonnée sur un coin de nappe en papier avec cinq pastis, un cassoulet, une bouteille de Côtes du Rhône et deux calvas derrière la cravate, et allez zou !

« On va revenir au franc » Nicolas Dupont Aignan : Non,trop isolé, pas assez connu ! le Gérard doit avoir un impact.

« On aura tous une allocation à la naissance, le revenu universel » Cécile Duflot : L’archétype de programme de bistrot, mais en même temps tellement gros que ça fait rigoler tout le monde, non…

« On va mettre fin à la criminalité » Nicolas Sarkozy : Tout le monde le dit, c’est d’un commun. Pour une fois, il n’est pas en tête

« On va renvoyer les immigrés chez eux » Marine Le Pen : Mon choix personnel, mais davantage pour l’ensemble de son œuvre, car elle a du dire aussi ce qu’on dit les trois précédents

« On va aller à la pêche et à la chasse » Frédéric Nihous : Pas lui, c’est presque sympathique…

Gérard de la personnalité politique géographiquement contrariée

Manuel Valls, à droite de la droite de la gauche

Jean-Louis Borloo, à droite de la gauche du centre-droit

Eric Besson, à l’extrême droite de la droite, venu de gauche

Jean-Luc Mélenchon, à l’extrême-droite de l’extrême-gauche

François Bayrou, perché au beau milieu de nulle part

Là, je sèche et laisse le classement avec votre sagacité, avec peut-être le grand prix de la désorientation Bayrou, mais les concurrents sont nombreux

Gérard du politique à qui la Vierge Marie est apparue pour lui dire : « Prend ton clairon, sonne l’olifant, pense à Clovis, pense à Jeanne d’Arc, pense au grand Charles, pense à Tonton, lève-toi et guide ton peuple vers un nouvel âge d’or républicain, présente-toi à la grande élection. » Depuis, il a une Mission, il a une Destinée, son épée est de feu, son bouclier d’argent, sa chevelure parfumée flotte aux quatre vents sacrés… et il va se manger un vieux 0,4% dans la face.

Dominique de Villepin

Hervé Morin

François Bayrou : Tous derrière et lui devant, c’est incontestable, les autres sont de tout petits joueurs

Nicolas Dupont-Aignan

Jacques Cheminade

Ségolène Royal

Gérard du simplet dont on frémit à la pensée qu’il ait des responsabilités, vu qu’il a même pas l’air assez intelligent pour peindre des coquillages dans un centre d’aide par le travail

Frédéric Lefèbvre

Christian Estrosi : Premier, à égalité avec Nadine

Nadine Morano : Pour l’avoir vue et entendue à l’œuvre, pour avoir eu le plaisir discutable de m’entretenir avec elle. Par chance, elle n’avait en propre aucune idée.Donc un premier prix partagé avec Estrosi.Mais les autres ne sont pas franchement très loin derrière

Benjamin Lancar

Maxime Gremetz

Ségolène Royal

Gérard du vieux machin fabriqué sous Mitterrand qui n’a plus aucune chance de rien mais qui s’accroche quand même, au lieu d’aller pêcher la crevette avec Jospin sur l’Ile de Ré

Laurent Fabius

Jack Lang

Jean-Pierre Chevènement

Henri Emmanuelli: Bravo Henri

Bernard Kouchner

Là le choix est difficile, mais Henri me semble le mieux placé

Gérard de la « petite phrase » qui les suivra jusqu’à la tombe

Jacques Chirac : « Si vous ajoutez à ça le bruit et l’odeur, le travailleur français, il devient fou. »

Ségolène Royal : « Qui va sur la muraille de Chine conquiert la bravitude. »S’il fallait un Gérard du délire

Rachida Dati : « Quand je vois certains qui demandent des taux de rentabilité à 20, 25 % avec une fellation quasi-nulle. »Et s’il fallait un Gérard du lapsus

Nicolas Sarkozy : « Casse toi pauv’con. »

Valéry Giscard d’Estaing : « Au revoir. »: N°1 – sobre, net, définitif, parfait.

Là, nous ne sommes pas dans le même registre entre les concurrents, ca va du simple lapsus au délire total…Bon, le plus simple étant toujours le plus beau, le simple « au revoir » de VGE me semble très supérieur aux autres

Gérard de l’homme politique 2011

Frédéric Lefèbvre

Jean-François Copé

Claude Guéant

Noël Mamère

Bernard Kouchner

Arnaud Montebourg

Jean-Luc Mélenchon

Non, aucun de ceux là…

Gérard de la femme politique 2011

Ségolène Royal

Nadine Morano: Mon deuxième choix, mais ça lui ferait un deuxième Gérard.

Roselyne Bachelot

Eva Joly

Rama Yade

Michelle Alliot-Marie: Incontestable N°1 pour l’ensemble de son œuvre de fin 2010 début 2011

Cécile Duflot.

Et vous les amis, vous en pensez quoi ? merci de vos commentaires.

Blagues courtes

Publié: 1 avril 2011 dans Divertissement

Cela se passe dans une cuisine, tôt le matin.
Madame, dans un peignoir à peine entrouvert s’affaire à préparer des oeufs à la coque pour le petit déjeuner.
Monsieur passe tout près d’elle et l’effleure ; elle se tourne vers lui et sans embarras lui demande :
«Fais-moi l’amour, là de suite !».
Le gars se dit que c’est une journée pas comme les autres qui commence…
Il embrasse sa femme, la culbute littéralement sur la table de la cuisine, et passe immédiatement à l’acte. Une fois l’affaire terminée, elle rectifie sa tenue et retourne tranquillement vers ses œufs qui cuisent.
Le mari toujours sous le charme, l’enlace dans ses bras et lui murmure à l’oreille :
– « Qu’est-ce qui t’a pris comme ça, d’un coup ? »
–  » Oh rien mon chéri, le minuteur est cassé !!!!! »

Une petite mise à jour d’actualité.

Vous savez pourquoi les américains ont jeté le corps de Ben Laden à l’eau ?

..pour qu’il aille rejoindre le mollah Homard

Philippe Cohen et Gérald Andrieu – Marianne | Dimanche 27 Mars 2011 à 22:45

Quelle dégelée ! Jamais sans doute depuis le début de la Ve République, la droite française ne s’est retrouvée dans un état aussi calamiteux que ce soir. Même en 1981, même en 1997, les hommes et les femmes de la droite n’ont eu autant de raisons de pleurer.

Premier constat, le bilan du sarkozysme est catastrophique sur un plan électoral : en quatre ans, il a réussi à faire du Front national, mouvement jugé déclinant, voire moribond (à peine 4,5% aux législatives de 2007) un parti qui le talonne et le dépasse souvent localement : le Front national dépasserait en moyenne les 40% dans les 402 cantons où il était représenté au second tour. Cette performance résume à elle seule la défaite diu sarkozysme : l’appel aux abstentionnistes, le souhait — mitigé — d’un Front républicain ont échoué lamentablement.

Mais il y a plus grave : le sondage Ipsos complète très désavantageusement la déroute électorale cantonale. Quel que soit le candidat socialistes (hormis Ségolène Royal), Nicolas Sarkozy ne passerait pas la barre du second tour ! Pour la première fois, l’hypothèse d’une élimination du candidat de la droite dès le premier tour (le fameux 21 avril à l’envers), n’est plus fantaisiste, elle entre dans le champ du possible, voire du probable. Il est d’ailleurs frappant de constater que le chef de guerre Sarkozy ne profite guère de son initiative militaro-diplomatique en Libye.

En d’autres temps, une telle contre-performance pourrait être surmontée à droite, par exemple en changeant de gouvernement. Malheureusement pour Sarkozy, la cartouche du remaniement a déjà été tirée. La droite pourrait aussi changer de candidat pour le prochain scrutin. Ce serait sans doute le plus raisonnable et une année suffit largement pour crédibiliser une nouvelle personnalité. Les anciens se souviennent comment Georges Pompidou avait su montrer en puissance en démissionnant après mai 68 pour préparer la relève de de Gaulle en 1969. On se rappelle bien aussi comment le jeune Giscard d’Estaing avait éliminé son concurrent Chaban-Delmas en 1974 avec la complicité d’un certain Jacques Chirac. A cette époque, ce que l’on appelait la bourgeoisie savait s’organiser de façon rationnelle pour préserver ses intérêts. Ce n’est plus le cas.

Qui, dans le camp de la droite aura le culot de prendre le petit Nicolas par les épaules en lui disant : « Mon ami il faut rentrer chez vous et laisser la place à quelqu’un d’autre moins usé par le pouvoir.» Personne. Nobody. Niemand. Pour une raison simple : en prenant la tête de l’UMP que Jacques Chirac a dû lui céder durant son deuxième septennat, Nicolas Sarkozy a mis en place une machine univoque, une véritable cour. Aujourd’hui, c’est même l’ex-chiraquien François Baroin, à qui personne n’avait rien demandé, qui déclare que ce serait « folie » pour la majorité de changer de cheval si prêt du poteau d’arrivée de 2012. Ah bon ? Ce serait folie de réfléchir à changer un candidat-président passé sous la barre des 20% dans les sondages ?

Pourtant, à partir de lundi, chaque député UMP va se lever le matin en se demandant par quel miracle il peut être réélu dans une circonscription où le Front national menace de faire plus de 20%. Faisons confiance aux députés UMP : leur obsession à eux n’est pas la réélection de Nicolas Sarkozy mais la leur propre. Et ils savent bien que le rebond de leur champion devient chaque jour plus difficile à imaginer.

Ce n’est pas sa faute, nous dit Jean-François Copé, mais celle de la crise. La crise. Financière, économique, sociale, il nous l’aura martelée ce soir, cette crise, le bon docteur Copé. Mais on croyait que cette crise, justement le Président avait su l’affronter mieux que tous ses collègues des autres pays ? On croyait que super Sarko avait permis à la France de s’épargner une récession ? Apparemment, les électeurs n’ont rien compris.

Qui donc peut se lever à droite et prendre en main les intérêts de la majorité ? On a évoqué les cas de François Fillon et d’Alain Juppé. Les deux hommes sont sans doute appréciés dans ces restaurants bourgeois de province. Mais ils semblent bien, surtout le premier nommé, avoir loupé le coche jusqu’à présent. Et surtout, il va devenir difficile, dans Sarkoland, de bouger une oreille sans se faire canarder par les hommes du Président. C’est comme ça : même affaibli dans le monde et dans le pays, même déconsidéré parmi les siens, Nicolas Sarkozy garde toutes les clefs de la droite pour la campagne de 2012. Et comme il a organisé son camp comme la Cour de Louis XIV, il ne manquera pas de courtisans pour lui sussurer, dès potron minet, que, finalement, la piètre performance des cantonales est une bonne nouvelle puisque, après avoir touché le fond de la piscine, on ne peut que remonter. Courage Nicolas ! Hardi petit, il ne reste que 7 ou 8 millions d’électeurs à reconquérir…

En réalité, la stratégie sarkozyste a échoué des deux côtés : en radicalisant son discours, il écarte de lui la fraction centriste de son électorat tout en convaincant ses électeurs les plus sensibles aux thématiques d’immigration et de sécurité que voter FN est le plus sûr moyen de faire changer les choses. Mais il y a fort à parier que les vrais déterminants électoraux ne résident pas dans cette opposition entre la droite républicaine et humaniste et une droite radicale et dure. Contrairement à ce que professe le staff de Nicolas Sarkozy, les électeurs n’ont pas apprécié sa conduite du pays en temps de crise. La mauvaise humeur des électeurs est avant tout le résultat de la crise sociale : l’anxiété s’est répandue des classes populaires vers les classes moyennes et une majorité de Français sont tous simplement fatigués du néolibéralisme. Cela devrait laisser toutes ses chances à la gauche.

Sauf que si le PS sort victorieux de ces cantonales en remportant notamment les Pyrénées-Atlantiques et le Jura, il n’est pas triomphant. La plupart des caciques de Solférino se sont en effet relayés dans les médias pour en appeler à « l’humilité ». À commencer par Martine Aubry. Mais cette dernière a surtout profité de son allocution pour se projeter : cap sur la présidentielle et les législatives qui suivront. Le Parti socialiste, a-t-elle expliqué, a désormais une « responsabilité » — celle de « réparer la France » — et un « devoir de victoire ». « Tout commence ce soir », a-t-elle conclu son intervention.

Mais si « l’humilité » est de rigueur, c’est surtout parce que la gauche et le PS vont aux devants de grandes difficultés. Ce sont bien elles qui « commencent ce soir ». Car les résultats de ce dimanche soir confirment, par exemple, la prochaine sortie du bois de François Hollande. L’ancien Premier secrétaire du PS avait fait savoir que sa reconduction à la tête du Conseil général était la première marche qu’il lui fallait gravir pour pouvoir se lancer dans les primaires. Et déjà certains à « Solfé » croit savoir que François Hollande pourrait décider de griller la priorité à Martine Aubry en se déclarant début avril, juste avant que le maire de Lille ne présente le projet du PS pour 2012… Du côté des soutiens de la Première secrétaire, on voulait surtout voir, hier soir, dans cette victoire des cantonales un formidable « marchepied », un parfait « tremplin » pour elle… Si elle se décidait à emprunter rapidement ce « tremplin », Dominique Strauss-Kahn aurait, il est vrai, toutes les difficultés du monde à revenir dans le jeu. Bref, le bal des egos pourrait redevenir le pas de deux préférés des socialistes…

Mais ça n’est pas la seule difficulté à laquelle le PS va être confronté. Car si hier soir Martine Aubry a affirmé avoir à cœur le « rassemblement de toute la gauche », les dirigeants des formations « satellites » du PS, à l’image de Jean-Luc Mélenchon et de Cécile Duflot, ont eux bombé le torse sur le thème « on pèse, on ne se laissera bouffer aussi facilement ».

Une droite en décapilotade face à une gauche divisée et encore largement indéterminée. Marine Le Pen et ses amis du Front national ne pouvaient rêver meilleur scénario : le front républicain a vécu, les candidats FN ont enregistré entre 10 et 17% de suffrages supplémentaires entre le premier et le second tour, insuffisant pour disposer de plus de deux candidats élus aux cantonales. Mais suffisant pour devenir le véritable pivot du prochain scrutin présidentiel.

Marine Le Pen aurait tort cependant de se réjouir trop vite. Rassembler 25 ou 30% des électeurs derrière des candidats qui n’ont pas mis le nez dehors de toute la campagne – comme cela est arrivée dans un certain nombre de cantons – est une performance faussement encourageante. Dès lors que le Front national atteint le niveau où il se situe aujourd’hui il sera jugé autrement. Avec qui pourrait-il gouverner ? Sur quel programme positif ? Qui seraient ses ministres ? En proposant dimanche soir de devenir un « pôle de rassemblement » (et non de gouvernement) on comprend que la présidente du Front national a voulu faire un clin d’œil aux élus umpistes. C’est habile, mais terriblement politicien. Et surtout cela montre que le discours « ni droite ni gauche » du Front national n’est peut-être pas destiné à devenir éternel.

Et moi, je suis maintenant sûr que ma perception du sarkozysme depuis 2007, c’est à dire  au mieux une illusion populiste et fascisante est vraie: La meilleure preuve est qu’il s’est fait battre sur son propre terrain.
Ce n’est pas faire preuve d’imagination, mais je n’ai pas résisté au plaisir de mettre l’article de Marianne.

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La comptable a remis son calcul de peur qu’on ne la rembarre .

ok je sors